dimanche 26 juin 2016

Donner du sens à la vie


Je me rappelle, il y a plusieurs années, alors que je faisais du rattrapage scolaire à une élève, lui avoir expliqué ce que signifiait l'expression "en retard" :

en : dans, à l'intérieur de, dans une situation de.

re- : indique un renforcement (intensification) du sens, peut se traduire par "vraiment".

-tard : après le moment.

Donc, retard : vraiment tard.

Donc, en retard : dans une situation de vraiment "après le moment".

Cette explication fut d'autant plus bénéfique que cette victime de la méthode semi-globale (moderne, non traditionnelle) croyait que l'expression s'écrivait ainsi : "ortard", en un seul mot.

Lorsqu'elle comprit sa méprise (erreur), elle fut pris d'un fou rire, signe qu'une tension émotionnelle se libérait.

Cet "ortard", sous cette forme adjectivale (adjectivum, "[mot] adjoint, ajouté"), lui avait peut-être paru dévalorisant, suggérant qu'elle était attardée (souffrant d'un retard intellectuel).

Lorsqu'il y a confusion (con-fondre, "fondre avec", "mélanger") de sens, toutes sortes de connexions étranges se font dans l'esprit.

"Madame la ministre, vous êtes ortard !

– C pagrav, toulmonde a k reglé sa montre sur la miene."

Ces confusions de sens sont un facteur de stress caché. Elles affectent le caractère d'une personne, sa vie et ses actions, même si elle n'en est pas consciente.

Résolvez (dissolvez, faites disparaître) la confusion, le stress causé par cette incompréhension (in- = "non") quitte l'esprit de la personne et elle récupère sa faculté de comprendre qui est, par définition, son intelligence.

C'est pourquoi une connaissance du latin et du grec ancien, même basique, procure une intelligence linguistique. Parce que la plupart des étymologies (racines) de langue française reposent sur ces deux langues ancestrales.

Connaître le passé permet de comprendre le présent. Un amnésique ne peut être intelligent : "Qui suis-je ?" "D'où viens-je ?" "Où vais-je ?" "Dans quel état j'erre ?"


Apprendre ou comprendre, telle est la question

Prendre : attraper, saisir.

Un préfixe est un petit mot "fixé" devant un autre et qui en complète, modifie le sens.

Pré- est un préfixe qui signifie "avant", donc "préfixe" : fixé avant.

Le préfixe ap- : comme le préfixe a-, exprime la direction, ce qui se trouve devant, le but à atteindre.

Apprendre exprime donc l'intention, le but, de prendre une information devant soi.

Quant à savoir si on réussira à atteindre ce but, c'est une autre histoire.

Il y a une distance entre l'élève et la chose qu'il doit apprendre, "saisir" (avec l'esprit).

Par contre, le mot comprendre contient le préfixe com-, qui signifie "avec".

Comprendre signifie donc "prendre avec soi". Il y a un rapprochement entre l'étudiant et la chose étudiée, lorsqu'elle est comprise.

Ce qui est compris reste "avec" soi, on le garde à l'esprit.

Ce qui est appris sans être compris… reste loin de soi, on l'oublie.

"Apprendre sa leçon" est une tentative qui peut réussir ou non.

"Qu'est-ce que tu fais ?

– J'apprends ma leçon ?

– Est-ce que tu la sais ?

– Pas encore."

"Comprendre sa leçon" est un résultat atteint.

Si l'on comprend le sens profond de ces mots, apprendre et comprendre, on voit qu'apprendre sans comprendre est voué (destiné) à l'échec.

Inversement, apprendre ce que l'on comprend demande beaucoup moins d'effort, permet de retenir ce qui est appris et ouvre la porte au savoir-faire (compétence, aptitude).

Par conséquent (donc), lorsqu'on met l'accent sur la compréhension plutôt que sur la mémorisation, on gagne sur les deux tableaux : on augmente l'intelligence et la capacité à retenir.

Un sujet parfaitement (totalement) compris est déjà partiellement appris, car il est AVEC l'étudiant. Il fait quasiment (presque, pratiquement) partie de lui.

Dans mon travail de coach, j'ai pu observer que l'intelligence, considérée comme un don mystérieux, invariable pour chaque individu, peut être améliorée en augmentant la compréhension, dans n'importe quel domaine (sujet).

Inversement, on peut abrutir (rendre confuse) une personne en lui faisant étudier un sujet qu'elle ne comprend pas. Dans ce cas, plus elle étudiera, plus elle deviendra stupide et incompétente dans ce domaine, car elle surchargera sa mémoire de confusions supplémentaires.

À force d'accumuler des confusions, cette stupidité se transmettra à d'autres sujets reliés (connectés).

Notamment, ceux qui accumulent des incompréhensions en grammaire verront leur capacité de communiquer entravée (freinée, bloquée). Ils auront du mal à construire des phrases. Dans certains cas, ils auront même des difficultés à réfléchir (articuler, assembler leurs pensées).

Quand on parle, quand on écrit, même quand on pense, qu'on le sache ou non, on utilise la grammaire.


Tu dis des mots, encore des mots…

Une langue est constituée de mots, c'est-à-dire de signes, pour la langue écrite, ou de sons, pour la langue parlée.

Depuis les premiers langages, les hommes se sont mis d'accord sur le fait que ces signes ou ces bruits voulaient dire (SIGNifiaient, étaient égaux à, remplaçaient) des choses de la vie, des objets, des personnes, des créatures, des actions, etc.

Par exemple, les mots écriture et grammaire contiennent tous deux le son "cr" ou "gr" qui signifiaient (symbolisaient, représentaient) le bruit d'une plume ou d'une pointe sur une tablette (pierre, bois, marbre) ou un parchemin (peau animale). D'ailleurs, la grammaire est l'art (la manière, façon), d'écrire correctement, et par élargissement du premier sens ("gr" = écrire), parler correctement.

La science qui traite des rapports (liens, connexions) entre les mots (signes, symboles) et les choses que ces mots désignent (signifient) s'appelle la sémantique (du grec sémainein, "signifier" ou remplacer par un "signe").

Un enfant apprend les choses de la vie avec les mots que lui disent ses parents, puis ses professeurs.

Si ces mots ne signifient rien ou, ce qui est pire, désignent dans son esprit des choses, actions ou personnes différentes (que le sens exact du mot), l'enfant comprendra mal, de travers ou pas du tout. Ce qui équivaut (revient) à de la stupidité.

Les moments où des mots, symboles ou signes mal compris (mal définis) s'enregistrent dans la mémoire sont des zones de stress et de blocage mental. Ils se cumulent les uns aux autres et polluent les sujets concernés avec des émotions négatives, des sentiments d'incapacité, du stress ou même des bouleversements.

La compréhension, c'est pouvoir relier les choses exactes, précises, aux mots lus, vus, entendus, écrits, parlés.

Les mots se trouvent dans les livres, les films, les affiches, les journaux, les ordinateurs, les téléphones portables, les conversations, les discours, etc.

Les mots, les sons ou les signes sont partout. En fait, ils sont aussi dans l'esprit d'une personne et, suivant qu'elle relie un mot à une idée précise ou à une autre, son esprit ne va pas fonctionner de la même manière. Elle ne "verra" pas les choses de la même façon, ne pensera pas pareil.

Donc, le sens qu'elle mettra sur un mot (exact, approximatif ou incorrect), va changer ses pensées, ses idées, ses croyances, ses opinions, mais aussi ses émotions et sa façon d'agir.

Dans l'exemple que j'ai donné au début de l'article, nous avons vu comment une confusion de sens avait créé un court-circuit mental, un peu comme un virus informatique dans l'ordinateur personnel de l'élève (mémoire = disque dur), au point d'accumuler une tension émotionnelle au fil des années de classe.

Cette tension s'est libérée lorsque la définition incorrecte a été remplacée par la bonne.

Vous est-il déjà arrivé de voir deux personnes se disputer, puis de vous rendre compte qu'elles disaient plus ou moins la même chose, mais de façon différente, en n'employant pas les mêmes termes (mots) ?

Ce qui voulait dire qu'elles ne donnaient pas les mêmes définitions (sens, significations) aux mots employés.

Imaginez un couple ou chacun n'a pas la même définition du mot amour :

"Chéri, est-ce que tu m'AIMES ?

– Je t'aime, mon amour…"

Souhaitons-leur bon courage.

Beaucoup de désaccords reposent sur la différence donnée aux mots employés dans la communication.

On le voit dans les conflits religieux où chaque camp reproche souvent aux adeptes de l'autre bord de n'avoir pas compris les saintes écritures.

Quelle est la définition du mot Dieu ?

C'est Einstein qui disait : "Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois ou pas…"


Quand on a mal aux mots… le remède

Tout cela peut paraître compliqué, mais ouvre la porte à une solution.

L'outil qui permet de corriger les erreurs de définition (sens) et d'accroître sa compréhension des choses, sujets, actions, personnes, bref, de la vie, a un nom : le DICTIONNAIRE.

Un dictionnaire fournit tous les sens différents d'un même mot et sa racine étymologique (sens premier, ancestral). Du mot grec etumos, "vrai". Et logos, "parole", ou "enseignement". Donc étymologie : étude du vrai (sens).

Si on regarde l'entrée (ensemble de définitions et informations) d'un mot dans un dictionnaire, on s'aperçoit qu'elle donne, du premier au dernier sens, l'histoire de ce mot. Les sens différents d'un terme sont des usages élargis (appliqués à de nouvelles situations) qui ont fini par être acceptés (sens = acception), enrichissant le premier sens de nouvelles définitions. Puis vous avez l'étymologie (souvent latine ou grecque) qui vous donne le tout premier sens, la première utilisation du mot, le "vrai" sens de ce mot.

Acquérir (posséder, faire sien) tous les sens et l'histoire d'un mot permet d'en avoir une compréhension complète (vaste, large, profonde) et de saisir des nuances (subtilités, finesses, détails) dans une communication orale ou écrite (cours, vidéo ou livre).

Cette compréhension est une porte ouverte sur l'intelligence, la mémoire et le savoir-faire.

Survoler l'entrée (groupe de définitions) d'un mot dans un dictionnaire pour se faire une vague idée du sens dans lequel il est employé ne suffit pas.

Si l'on veut qu'un mot "fasse partie de soi" (intégrer, assimiler), il y a un réel travail à faire, en maîtrisant toutes les idées (sens, significations) qu'il représente, même dans des usages autres que celui utilisé à l'instant. Ce travail peut sembler rébarbatif (rebutant), voire (peut-être même) pénible, mais celui ou celle qui accepte de traverser cette épreuve verra ses efforts récompensés par une mémoire et une intelligence accrues.

La croyance générale, c'est qu'il y a ceux qui ont été dotés par la nature de suffisamment d'intelligence et de mémoire pour faire des études, et tant pis pour les autres.

Pourtant, en appliquant le principe dont je parle, il est possible d'étudier de façon à acquérir plus d'intelligence et de mémoire, ce qui permet graduellement d'étudier davantage, tout en acquérant encore plus d'intelligence et de capacité à retenir, et ainsi de suite. Jusqu'à devenir vraiment bon dans un domaine où l'on était "nul".

Cela ne veut pas dire que tout le monde doit se sentir obligé de faire de longues études, d'aller à l'université, mais cela signifie qu'on peut donner à n'importe qui, même un passionné des métiers manuels, la capacité de lire n'importe quel ouvrage technique, notice d'utilisation, mode d'emploi, rapidement, confortablement, avec une compréhension supérieure et une excellente mémorisation.

Aussi, cette capacité d'étudier apporte un avantage inestimable : la liberté de choix. L'étudiant peut se diriger vers une orientation par goût, par passion, et non se faire reléguer sur une voie de garage, parce qu'il est "incapable" (notes insuffisantes) de poursuivre dans la branche qu'il aime.

Mieux, une fois débarrassé des confusions (incompréhensions), l'élève dégoûté des études quelle que soit la matière, "qui n'aime pas lire", peut retrouver sa curiosité, sa vivacité d'esprit, son intérêt pour découvrir et comprendre la façon dont les choses de la vie fonctionnent. Ces qualités qu'il possédait, autrefois, avant qu'elles soient broyées sous la meule impitoyable des programmes scolaires.

En fait, ce qu'il ressent comme pénible dans la lecture ou l'étude, et qui lui donne envie de fuir cette activité, c'est le stress (tension émotionnelle) accumulé par toutes ces incompréhensions, confusions. Ce stress est lié (connecté) à des échecs (mauvaises notes, réprimandes) et des sentiments de dévalorisation (culpabilisations ou critiques) et à l'effort mental de comprendre (saisir) ce qui est hors de portée. Ces surcharges émotionnelles finissent par court-circuiter la "machine à penser" de l'élève.

Gérer ce stress avec des drogues pharmaceutiques, "récréatives" ou de l'alcool, revient à réparer l'ordinateur en plaçant des "résistances" pour baisser l'intensité du "courant". La majorité de ces substances psychotropes (agissant sur l'activité mentale), et ça vaut aussi pour le cannabis, ont pour rôle d'inhiber la conductivité électrique des canaux nerveux. D'autres, comme les amphétamines (speed), augmentent ("boostent") l'intensité bioélectrique. Consommées régulièrement, ces drogues génèrent une pollution corporelle qui réduit les performances intellectuelles de façon chronique.

Pour en revenir à la cause fondamentale du stress éducationnel, l'incompréhension, si les mots utilisés dans les définitions d'un dictionnaire ou d'une encyclopédie sont eux-mêmes peu clairs, il faut partir à la recherche de leur sens, quitte à se retrouver avec des dictionnaires remplis de marque-pages. Sur Internet, on peut enregistrer les pages ou les mettre dans ses favoris.

Parfois, un dictionnaire des mots courants ne suffit pas, on doit faire appel à d'autres ressources (possibilités, outils) : dictionnaire de noms propres, glossaires (lexiques), encyclopédies, sites Internet, ouvrages (livres, traités) divers, etc.

Qu'il s'agisse de dictionnaires ou d'encyclopédies, il est vital d'utiliser les plus simples, légèrement en dessous du niveau de l'élève, ceux qui offrent clarté et compréhension. Le snobisme intellectuel consistant à faire compliqué pour faire sérieux donne peut-être une impression d'intelligence, puisqu'on utilise un outil "de haut niveau", mais c'est un leurre (tromperie, piège) qui, au lieu d'accroître la compréhension, la réduira.

Le résultat sera une baisse de l'intelligence, de la mémoire et une augmentation du stress émotionnel.

Les soi-disant "hyperactivités", "troubles de déficit de l'attention" et autres "pathologies" (syndromes), inventés ces dernières décennies pour faire vendre de la pharmacie et enrichir les laboratoires, reposent sur ce phénomène d'incompréhension.

Les gosses deviennent "dingues", à se faire mitrailler, heure après heure après heure de classe, avec des mots, concepts (idées), théories, données diverses QU'ILS NE COMPRENNENT PAS.

Quand ils sortent de l'école, en fin d'après-midi, après une journée de ce traitement barbare, ils sont survoltés, hystériques, éprouvent le besoin de se défouler.

Beaucoup de maîtres(ses)ou professeur(e)s ne font pas l'effort d'expliquer ce que les élèves ne comprennent pas, tant ils sont apathiques et parce qu'ils ignorent la source des blocages qu'ils constatent chez leurs élèves. D'autres, l'œil rivé sur la montre et le sacro-saint programme, trop occupés à contenir l'indiscipline et la dispersion mentale générées par leur fatras pédagogique, ne trouvent ni le temps ni l'énergie d'expliquer ce qu'ils "enseignent".

Mettez-vous à la place de l'élève qui écoute un cours débité trop rapidement dans une langue truffée (remplie) de termes incompréhensibles.

"Alors, aujourd'hui, nous allons apprendre quelque chose de nouveau… le ">?;xyz!a^zorv_#". Donc, le ?;xyz!a^zorv_# est un q)zàerçn qui, lorsqu'on trace une perpendiculaire, permet d'obtenir une ^)"r"iv&pà"'v sur la droite parallèle. Vous voyez ?

– Euh…

– Et comme je vous l'avais expliqué dans la leçon précédente, le >?;xyz§!a^zorv_# est aussi très pratique pour calculer la /ap"'ro§zivu du cercle, en la multipliant par la ?)"àrnépo"i'>, ce qui est encore plus simple."

Trois quarts d'heure plus tard :

"Bon, je vous conseille de bien d'apprendre le >?;xyz!a^zorv_#, car la semaine prochaine, vous aurez un contrôle écrit qui comptera pour le passage en classe supérieure."

Et plus tard, leur vie, leur place dans la société, leur capacité de subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille dépendra de cette course d'obstacles absurde.

Mais comment faire ? Sur une classe de 25 élèves, il faudrait prendre le temps de faire un travail personnalisé sur chaque élève.

Prenons un cours de français sur la conjugaison. Vous avez cinq élèves qui ne comprennent pas le sens du mot "conjugaison" (et donc l'utilité du sujet). Huit autres sont restés bloqués sur le cours de maths de l'heure précédente, car le professeur n'a pas pensé à leur expliquer ce que signifiait le mot "théorème" ni à quoi ça servait dans la vie. Et pendant que la prof de français leur vante les mérites du subjonctif, ils pataugent dans un semi-abrutissement. Douze autres ont 30 % de leurs facultés mentales qui sont tombées en panne depuis le cours d'anglais sur la forme progressive (I'm singing ="je suis en train de chanter"), il y a une semaine, laquelle forme progressive est venue se mélanger au participe présent français ("je suis en train de chanter" = "je suis chantant") que la prof de français vient d'évoquer tout en parlant de conjugaison.

Et ces incompréhensions s'ajoutent les unes aux autres jour après jour, mois après mois, année après année.

Quant à ceux qui ont la malchance de vivre dans une famille où l'on parle d'autres langues que le français (ce qui rajoute des confusions de vocabulaire), ou dont les parents sont incapables de leur expliquer ce qu'ils sont eux-mêmes incapables de comprendre, ils auraient carrément besoin de classes spéciales. Ce ne serait pas de l'ostracisme (ségrégation, discrimination, exclusion), mais bien au contraire une vraie générosité qui prendrait soin de leurs besoins spécifiques, avec un service personnalisé, adapté, respectueux de leur particularité et mode de vie, à leur rythme.

Que font les parents, quand ils ont les moyens et veulent prendre soin de leur enfant ?

Ils lui payent des cours particuliers.

Qu'est-ce que c'est, des cours particuliers, sinon un enseignement "à la carte", "personnalisé", "adapté à l'élève" ?

Est-ce de la ségrégation ?

De toute façon, à quoi bon faire "avancer" l'élève sur un programme qui ne lui convient pas, s'il fait régresser son intelligence et réduit ses capacités mémorielles ?

Comme disait le philosophe français Montaigne :
Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine.
Un élève qui acquiert peu de connaissances, mais les maîtrise bien, aura dix fois plus de chances de s'en sortir, sur le plan professionnel ou individuel.

Parce que son esprit est son ordinateur de bord. Et si cet ordinateur reçoit des données incompréhensibles, l'élève se retrouve comme un pilote d'avion dont l'ordinateur télécharge des logiciels incompatibles, ou même des virus. C'est le crash assuré.

Heureux ceux qui réussiront à poser l'avion en catastrophe sur une piste de fortune (trouvée par chance), un travail plus ou moins bien payé, qui ne demande aucune formation poussée (approfondie).

Nous vivons dans un univers hautement technologique, complexe, pas seulement les machines que nous utilisons. Même l'environnement (la nature, la société) reflète cette complexité : orthographe, grammaire, langues, histoire, géographie, biologie, physique, chimie, astronomie, mathématiques, etc. Quant à nos sciences humaines, qui devraient vraiment nous aider à vivre, elles sont restées au stade préhistorique. Si bien que leurs résultats, quand elles en produisent, dépendent de quelques praticiens exceptionnels qui ont su les adapter intelligemment, à leur manière, bien souvent en s'éloignant des sentiers battus (chemins habituels).

Récemment, j'ai rencontré des psys (psychiatres, psychologues) qui suivaient des formations en chamanisme (communication avec les esprits de la nature) et géobiologie (étude des énergies spirituelles de la terre). Ce n'est pas une critique, mais cela montre à quel point les praticiens de sciences humaines officielles, comme la psychologie, sont démunis face aux problèmes humains, pour en arriver à rechercher des solutions dans le savoir ancestral, primitif, de l'humanité.

Du coup, il incombe à chacun de nous (c'est notre rôle) de gérer cette technicité (complexité) de la vie, partout où nous la rencontrons, avec notre propre intelligence. Autant dire que celui qui veut survivre dans cette jungle sociale qu'est notre "civilisation" ferait bien de préserver cette intelligence, la cultiver, la développer. Et c'est d'autant plus vrai pour les enfants, élèves ou étudiants, qui sont dans la phase apprentissage de leur existence.


Mais c'est quoi, l'intelligence ?!

Vous lirez, ici et là, que cette aptitude (capacité) est une fonction du cerveau, et qu'elle dépend de cet organe. D'où la croyance qu'il est impossible de l'améliorer. En résumé, vous avez ceux qui naissent avec une "machine à penser" performante, et les autres qui n'ont eu droit qu'à du matériel bas de gamme.

Face à cette injustice, on comprendrait (presque) l'attitude pseudo-généreuse de ces politiques qui souhaitent ravaler tout le monde au même niveau, le plus bas, le plus facile à obtenir.

Pourtant, comme expliqué dans plusieurs articles précédents, il a été constaté par des examens médicaux que certains individus ayant des capacités intellectuelles intactes étaient littéralement (pratiquement) dépourvus de cerveau (voir article Retour vers le présent).

Moralité, cette histoire de cerveau est une "vérité" pseudo-scientifique dont le seul but est probablement, pourquoi ne suis-je pas étonné ? de faire vendre de la pharmacie : tranquillisants, antidépresseurs, etc.

Imaginez un peu ce qui se passerait si la science officielle reconnaissait publiquement que les pensées et les émotions ne dépendaient pas du cerveau. Certaines actions boursières enregistreraient probablement des pertes historiques.

Mais laissons la "science", et son obéissance servile aux multinationales qui la financent, et revenons à l'intelligence, mot qui a pour origine (racine, étymologie) le verbe latin intellegere, lequel signifie "comprendre". Eh oui !

La première partie du mot est le préfixe latin inter, "entre", qui désigne "ce qui relie ou sépare" deux choses.

La seconde partie du mot est le verbe latin legere : cueillir, choisir, rassembler.

Donc, intelligere, "comprendre", signifie cueillir, choisir, rassembler des choses ensemble ou séparément.

Conclusion, l'intelligence (compréhension) est la capacité (aptitude) à rassembler ou séparer les choses, idées, éléments, données, etc.

On pourrait aussi le dire plus simplement : capacité à voir (reconnaître, noter, remarquer) des RESSEMBLANCES ou des DIFFÉRENCES entre les choses.

Le verbe legere a été formé avec la racine indo-européenne leg qui exprimait l'activité de "cueillette".

Pour cueillir, les premiers hommes devaient être capables de reconnaître les différences ou les resemblances entre les fruits, graines, racines, champignons comestibles ou non.

"Ça oui, fruit rouge, très bon. Bonne nourriture. Ça, non, fruit vert, pas mûr. Mal au ventre."

Nous remarquons que les idées sont, là encore, exprimées avec des mots.

Si le cueilleur ne fait pas la différence entre "fruit" et "champignon", il va cueillir, puis manger ce bon champignon rouge, l'amanite tue-mouche. Empoisonnement assuré.

Ce qui permet de reconnaître les différences ou ressemblances, ce sont les définitions des mots.

Dans déFINition, il y a "fin". Du mot latin finis, qui signifie "borne", "limite d'un champ, d'un territoire", mais aussi "terme", "but". C'est pourquoi le mot "terme" est synonyme (même sens) de "mot". La limite (clôture) d'un champ le TERMine. La déFINition (sens) d'un mot le déTERMine.

La définition d'un mot peut être vue comme un "champ" (terrain) contenant certaines choses, mais pas d'autres. Tout ce qui ne fait pas partie de ce champ, au-delà de la limite, borne, FIN, appartient à un autre champ.

Donc, la déFINition fixe la limite du champ, sa FIN.

L'intelligence, tout comme la mémoire, est liée au langage. Le langage est un ensemble de mots.

Pour résumer, on pourrait dire que donner du sens aux mots donne des sens aux choses de la vie.

Et la compréhension de ces sens (définitions) comble (remplit) les pièces manquantes de ce puzzle qu'est la vie. Le mot anglais puzzle signifie "énigme".

L'image (dessin global) de ce puzzle, une fois reconstituée, aussi étonnant que cela puisse paraître, donne du sens à la vie.

Que ce soit dans le travail, les relations humaines ou à l'échelle de la société, la compréhension est la clef, c'est un passe-partout qui ouvre toutes les portes.

Je me rappelle une époque, avant d'avoir effectué sur moi-même ce travail approfondi de définitions des mots, où j'aurais eu du mal à lire cet article.

Quant à être capable de l'écrire, on n'en parle même pas.

2 commentaires:

  1. Une explication claire qui explique les difficultés que l'on rencontre dans notre étude.

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  2. J'ai lu et je relis cet article et cela me fait du bien encore et encore.

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