Un placebo, nous dit le dictionnaire, est une substance neutre dépourvue d’activité pharmacologique, utilisée dans un contexte thérapeutique. Du verbe latin placere, plaire, conjugué à la 1e personne du temps futur, mode indicatif : placebo, “je plairai”.
Un placebo, c’est un “je plairai”.
Traduction : “du vent, de la poudre de perlimpinpin, un attrape-gogos pseudomédical qui fait du bien parce qu’on croit en son pouvoir de guérison.”
Nocebo, c’est l’effet inverse. Le patient est persuadé (autosuggestion ou suggestions extérieures) que ce “médicament” ne va pas lui convenir. Si bien que son corps va somatiser des effets secondaires indésirables : nausée, migraines, fatigues, douleurs, allergies, etc. Si l’on applique la même logique grammaticale que précédemment, un nocebo est un “je nuirai”.
Cependant, placebo, nocebo ou médicament “actif”, les réactions varient d’un sujet à l’autre. J’ai mis “actif” entre guillemets puisque même les placebos et les nocebos ont une action. Et le nocebo n’est qu’un placebo sur le mode inversé.
“Docteur ! Je ne supporte pas ce médicament, il me donne des brûlures d’estomac. Des fois j’ai la nausée… et quand ça s’arrête, j’ai des maux de tête.
— Bon ! bon ! bon ! Je vais vous prescrire une autre marque. En plus, vous avez de la chance, comme c’est un générique, il coûte moins cher.
— Mais docteur, pourquoi vous m’avez pas donné le générique dès le début ?
— Parce qu’il est moins efficace… du moins sur certains patients. Mais peut-être que sur vous, ça sera différent. Je vais vous en prescrire seulement deux boîtes, à titre d’essai, et vous me direz ce que vous en pensez.
— Ce que j’en pense ?!”
Les chercheurs utilisent les placebos pour tester la valeur thérapeutique, soignante, des “vrais” médicaments, selon la méthode dite du double-aveugle.
Comment ça marche ?
Un médicament actif est administré à un groupe de cobayes A, tandis qu’un deuxième groupe de cobayes B, le double, aussi appelé “groupe témoin”, ne prend qu’un placebo, une substance neutre, soi-disant sans effet, puis on compare les réactions des sujets appartenant aux groupes A et B. “Double-aveugle” parce qu’aucun sujet ne sait s’il prend la substance active ou le placebo.
Un article publié dans LE JOURNAL DES FEMMES, Effet placebo – Guéris par la seule conviction ! donne le pourcentage de 35 % de sujets testés qui réagissent à une substance placebo !
Avec des variations de réactions chez les sujets, suivant la couleur de la pilule, l’autorité et le prestige dont jouit le médecin qui l’administre, le degré de conformisme ou non-conformisme du patient, sa “crédulité”.
Crédulité à propos de quoi ?
Certains, qui ont l’esprit ouvert, croiront au pouvoir de guérison des cristaux, de l’homéopathie, des incantations de chaman, de l’acupuncture, des suggestions hypnotiques, ou de toutes ces médecines parallèles que les partisans de la pensée majoritaire, officielle, rassurante, étiquettent comme pseudosciences. Ces derniers, plus conformistes, placent leur foi dans l’homme en blouse blanche qui leur a été recommandé comme un GRAND SPÉCIALISTE de l’hôpital Machin.
Et le patient d’aller dans cet impressionnant complexe, avec son parking et ses rangées de voitures qui montrent que “tout le monde” vient là pour se faire soigner, puis il prend place dans une file d’attente témoignant de la popularité du service, garante de sa valeur thérapeutique, tandis que des chariots, des appareils ou des brancards sur roulettes passent et repassent, poussés par un personnel soignant portant l’habit qui fait le moine, cette blouse blanche ou verte qui affirme “Je peux vous guérir, car j’ai fait de looongues études difficiles”. Tout ce rituel accompli dans un coûteux décorum hi-tech qui transforme le trou de la sécu en vide intersidéral, mais qui suggère technicité, compétence, autorité, sécurité. Plus convaincant, plus impressionnant que ça, tu meurs !
Si jamais les vertus thérapeutiques de la médecine allopathique et homéopathique reposaient sur un phénomène de placebo, et je viens de découvrir que cette idée choquante a été évoquée par des chercheurs renommés, alors nous aurions affaire à un placebo avec un grand P et un grand O. Si ce principe était le moteur de toute médecine, bon nombre de remèdes et traitements ne seraient que les déclinaisons d’un énorme multiplacebo, propre à frapper l’esprit, et par voie de conséquence, impressionner le corps, le convaincre de son pouvoir de guérison… Bienvenue dans l’univers d’illusion de la mécanique quantique.
Enfant, je me souviens avoir entendu que plus le médicament avait mauvais goût, plus il était efficace. Là encore, s’agissait-il d’impressionner les sens ? Un “catalyseur” [booster] thérapeutique, utilisant le même principe qu’un placebo ?
La crédulité, certains diraient la foi, peut-elle vraiment guérir ? Horreur ! Malheur ! Mais nous voilà retournés au Moyen Âge !
Bah ! Notre 21e siècle a conservé bon nombre de facteurs socioculturels de cet âge sombre : guerres, famines, rois et seigneurs (dissimulés derrière des firmes intermédiaires et des activités boursières), extrême pauvreté de la majorité contre hyper-richesse d’une petite minorité, absence de démocratie, même des gouvernements qui prétendent le contraire, corruption et privilèges abusifs. Certes, les gens sont plus propres. Moins d’illettrisme, quoique certains élus au ministère de l’Éducation nationale font de gros efforts pour combler ce retard… Disons qu’un important travail a été accompli pour dissimuler la barbarie d’antan sous une apparence de civilisation.
Bien sûr, nous avons des smartphones, ce que n’avaient pas nos ancêtres les serfs. Mais vu la zombification généralisée qu’ils semblent générer sur la population, j’ai quelques doutes sur la valeur civilisatrice de l’ustensile. À ce propos, je vous recommande le roman de Stephen King : Cellulaire, ou sa version cinématographique Cell Phone [Téléphone portable].
Un effet placebo à concurrence de 35 % ! Ce chiffre revient assez souvent dans diverses publications. Pas sur Weakipédia*, où l’article sur placebo (pharmacologie) donne, à la date du 14 février 2017, un taux de 15 % à 25 %, en attendant qu’un autre contributeur mieux informé vienne rectifier ce pourcentage glané on ne sait où, car l’article ne cite pas suffisamment ses sources :
(* Weakipédia, de l’anglais weak, faible.)
Le placebo a une efficacité prouvée chez le sujet sain, avec une moyenne de patients ressentant un effet quelconque de 15 à 25 % selon les études. Dans ce cas particulier, 50 % des patients décrivent l’effet ressenti comme bénéfique, et 50 % comme nocif. Le seul fait d’annoncer à des volontaires qu’ils allaient absorber un analgésique puissant active la libération d’endorphines lors d’une stimulation douloureuse. L’effet semble également corrélé au prix du comprimé.J’adore les articles “scientifiques” qui utilisent des adverbes comme probablement, peut-être, et autres tournures conditionnelles.
Le placebo a également un effet démontré chez l’animal domestique, probablement par modification de la relation avec le maître.
N’est-il pas étrange, dans un domaine scientifique, que 35 % des guérisons soient dues à un effet mystérieux, incontrôlé, que cette même science, après plus d’un demi-siècle de recherche, ne sait toujours pas expliquer ?
C’est un des fondements de l’épistémologie : une science a autant de valeur scientifique qu’elle repose sur des lois ou principes invariables, avec des phénomènes que l’on peut reproduire répétitivement dans les mêmes conditions expérimentales .
Une technique qui fonctionne deux coups sur trois est un “art”, pas une science. La peinture est un art. Deux tableaux, magnifiques ! Le troisième, une croûte. Pareil pour les arts littéraires, cinématographiques, etc. La réussite n’est pas garantie. Elle est variable, en fonction du talent de l’artiste, de son “feeling”, son inspiration, son humeur, suivant qu’il a suffisamment mangé ce mois-ci ou pas… des variables insaisissables, fluctuantes.
La physique est une science. L’ingénierie qui en découle aussi. Qui voudrait franchir un pont dont la solidité repose, dans 35 % des cas, sur la croyance de l’usager en sa bonne conception structurelle ?
Le professeur d’anesthésiologie Henry K. Beecher, chercheur spécialisé dans l’étude de l’effet placebo à la Harvard Medical School, attribuait 30 % des guérisons, toutes pathologies confondues, à l’effet placebo.
Voilà qui laisse d’autant plus songeur qu’on peut se poser cette question dérangeante : Quel est le pourcentage statistique moyen de guérison avec de vrais médicaments ?
Bien sûr, ça dépend des pathologies et des remèdes, me direz-vous, mais on pourrait concevoir une étude statistique qui concernerait le top 10 des maladies organiques.
Prenons cet échantillon classé par ordre alphabétique :
– Alzheimer
– articulaire (arthrite, arthrose, mal de dos, etc.)
– asthme
– cardiovasculaire
– cancer
– diabète
– épilepsie
– psoriasis
– sclérose en plaques
– thyroïde (hyper/hypothyroïdie)
Sur ces 10 pathologies trop répandues, quel est le pourcentage moyen de guérison par médication allopathique ? Sans ablation d’organe. Si un patient a une jambe cassée, une amputation ne compte pas comme guérison. Pareil pour les maladies. Couper n'est pas jouer.
Le pourcentage thérapeutique moyen sur ces maladies est-il supérieur aux 35 % donnés par les études effectuées sur les placebos ? Supérieur aux 30 % rapportés par Beecher ? Et même, soyons indulgents, supérieur aux 20 % donnés par Wikipédia ?
On parle de guérison, pas de rémission. On n’inclut pas non plus la chirurgie, discipline mécanique, structurelle, où la subjectivité n’a pas sa place. Quand vous apportez votre voiture au garage, vous n’attendez pas du mécanicien qu’il verse un “remède” dans le réservoir d’huile, d’essence ou la batterie. Il répare un pneu crevé comme un chirurgien réduirait une fracture. Il change les plaquettes de frein ou la courroie de transmission, comme un dentiste poserait une couronne, ou tel un chirurgien effectuant une transplantation d’organe. De ce côté-là, la chirurgie a du retard sur les garagistes. A-t-on jamais vu une voiture faire un rejet de pièce neuve, tout juste remplacée ?
Quant à la radiothérapie, je suis perplexe. Si je me rappelle mes cours de physique nucléaire, le cancer est un symptôme majeur de l’irradiation, et sa conséquence directe. En fait, c’est une maladie de la radioactivité. Donc, même si l’on cible les cellules visées avec des “frappes chirurgicales” radioactives, comment fait-on pour n’irradier aucune cellule saine voisine ? Dans un corps où s’opère une osmose des fluides au travers des membranes cellulaires, comment fait-on pour que le sang et la lymphe ne transportent pas des isotopes radioactifs, métaux ou non-métaux, ailleurs dans le corps, irradiant ainsi des cellules saines ? Ce qu’on appelle la radioactivité par contamination. Ils arrivent vraiment à cibler, puis isoler du reste du corps, les cellules irradiées ? Il n’y a aucune “fuite radioactive” d’une cellule à l’autre ou d’une tumeur irradiée à une zone de tissus sains ? Imaginez qu’une seule cellule, sanguine ou non, rendue fortement radioactive par le bombardement des rayons, aille s’installer ailleurs dans le corps, dans un tissu sain… Parce que c’est un fait connu de tous les physiciens, les radiations déclenchent des cancers et des mutations cellulaires.
On vous a déjà fait une radio ? Vous avez vu comment l’assistante décampe de la pièce après avoir appuyé sur le bouton… Quand je voyais l’opératrice partir précipitamment, j’avais une furieuse envie de la suivre.
Pour en revenir au placebo, une infirmière me racontait un jour cette histoire d’un patient en phase terminale qu’on avait placé sous perfusion. Décidé à en finir, et persuadé que la poche de liquide accrochée à la perche distillait dans son sang le médicament qui le maintenait en vie, il déroba une paire de ciseaux, puis, à la faveur de la nuit, coupa le cathéter [tube] qui le reliait à la poche de liquide. Les infirmières le retrouvèrent mort au petit matin.
Cette poche de perfusion ne contenait que du sérum physiologique : de l’eau avec un peu de chlorure de sodium [sel]. Pas de médicament actif.
Coïncidence ? Ou bien ce patient était-il maintenu en vie par la croyance que cette perfusion le “soignait”, à la façon d’un placebo ?
Ce pourcentage de 35 % d’effet du placebo a été publié dans le JAMA (Journal of American Medical Association) de 1955 (THE POWERFUL PLACEBO [LA PUISSANCE DU PLACEBO]). Sur cette première page accessible sans abonnement, on peut lire :
Par exemple, Jellinek (1946) en étudiant 199 patients souffrant de migraines découvrit que 79 ne furent jamais soulagés avec un placebo, tandis que 120 furent soulagés.120 sur 199, cela fait 60,30 % de patients souffrant de migraines, soulagés avec des placebos !
Sommes-nous sur le blog hurluberlu d’un homéopathe végane qui pratique la radiesthésie, ou pire, celui d’un blogueur illuminé comme l’auteur d’Il était une fois… vous ? Que nenni ! Ces comptes rendus d’expérience sont publiés par le respectable Journal de l’Association Médicale Américaine.
Ça me rappelle cette étrange conversation, il y a des années, lors d’un questionnaire.
“Prenez-vous des médicaments ? demandai-je.
— Ça va pas ! me répondit mon interlocuteur avec un sourire amusé. Je suis pharmacien.
— Euh ! Je vous demande pardon…
— En pharmacie, 60 % de ce qu’est vendu, c’est du toxique. Le reste, c’est du placebo.”
Puis d’ajouter, après un instant d’hésitation :
“Oh ! D’ailleurs, même dans le placebo, il y a du toxique.”
En tant que coach, je m’occupe de bien-être, gestion du stress et de l’énergie vitale, pas de guérison. Ceux qui veulent aller mieux sont les bienvenus. Ceux qui se savent malades doivent aller voir un médecin, c’est la loi. Je suis un citoyen modèle, je respecte les lois, même celles votées sous l’influence des lobbies pharmaceutiques.
Mais pour moi-même, j’exerce pleinement ma liberté de choix thérapeutique. La dernière fois que j’ai mis les pieds chez un toubib remonte à 1984 (rien à voir avec le livre, juste une coïncidence). Des douleurs abdominales terribles, de la fièvre, affaibli et malheureux comme les pierres. Mon docteur et ami d’alors ne m’a rien prescrit. Bien que médecin généraliste, il m’a écouté pendant plus d’une heure, tandis que je lui racontais ce qui me “pesait sur l’estomac”, l’insupportable stress et les bouleversements que j’endurais à l’époque dans mon travail. Cela se termina par une crise de fou rire et la disparition du mal de ventre et de la fièvre. Mon médecin possédait une qualité d’écoute et de compréhension extraordinaire, un vrai magicien.
Plus tard, je n’ai plus eu besoin d’aller chez le médecin et n’ai plus pris de médicaments. Juste une fois, un ostéopathe, pour un mal de dos. Avant que j’apprenne à déceler, puis résoudre les mensonges, fausses idées et dévalorisations qui les provoquaient. Les quelques fois où mon corps a dérapé, je me suis occupé des bouleversements ou des mauvaises pensées qui avaient transformé mon générateur de pensées en Fukushima, juste avant les premiers symptômes. Et j’ai toujours trouvé le “virus bio-informatique” au niveau software (logiciel/logique/mental), avant que le hardware (mécanique/organique) ne plante. Il m’est même arrivé de découvrir qu’un excès de positif (amélioration personnelle, réussite, disparition d’un problème, acquisition d’une compétence, libération mentale, etc.) non vu, non reconnu, pouvait provoquer de fortes réactions psychosomatiques. J’ai aussi compris qu’attribuer de fausses raisons, une mauvaise cause/source, à des premiers symptômes, a vite fait d’emballer la machine bio-pensante, cristallisant quelques perturbations somatiques en une franche maladie.
Il y a des années, j’avais été contacté par plusieurs personnes qui vendaient des ioniseurs d’eau. Ces machines filtrent l’eau et la séparent en deux sortes : une eau légèrement alcaline (comme le sang), pour boire et faire la cuisine ; et une eau acide, pour le ménage, décaper, etc.
Tout en rédigeant cet article, afin que vous compreniez mieux ce que sont ces machines, j’avais écrit un passage sur la chimie organique, les échanges électriques, le pH sanguin presque neutre [ni trop acide comme l’eau de javel ou le vinaigre, ni trop alcalin comme la soude et l’ammoniaque] et puis j’ai réalisé que beaucoup de lecteurs allaient se noyer. C’est le même Einstein de la citation ci-dessus qui disait : “Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c’est que vous ne le comprenez pas complètement.”
Alors, disons simplement que l’acidité est mauvaise pour l’organisme. Acide, c'est les atomes, ces petites boules d’énergie composant la matière qui manquent d’électrons. Alcalin ou basique, c’est qu’ils ont trop d’électrons. Il y a des électrons, donc des échanges de flux électriques, dans toute matière. Les atomes s’attachent ensemble par des électrons et des manques d’électrons, comme les pièces d’un jeu de Lego. Imaginez ces pièces de Lego, certaines (acides) auraient trop de trous/creux (manques d’électrons), d’autres (basique/alcalines) auraient trop de picots/bosses. Trop acide, c’est trop de trous dans les pièces de Lego qui constituent votre corps. Vous voyez un peu le bazar dans la construction ?
Ces machines à désacidifier l’eau coûtaient, suivant les marques et les modèles, de 400 € à 3000 €. Si bien que j’ai passé des mois à faire des recherches sur Internet, à écumer les boutiques en ligne, les sites des laboratoires et hôpitaux qui utilisent ces ioniseurs haut de gamme. Mais c’est sur le site d’un laboratoire que j’ai trouvé cette donnée qui a mis fin à mon enthousiasme : 90 % de l’excès de pH acide sont produits par le stress !
Après ça, j’ai laissé tomber les coûteux ioniseurs et nous avons acheté une simple fontaine filtrante Eva à 159 €.
Quel rapport avec le placebo ? La pensée produit les émotions négatives qui produisent le stress qui produit de l’acidité qui produit,… Tenez ! Je viens de taper dans la barre de mon moteur de recherche : pH acide maladie. Et j’ai pris le premier lien qui s’affichait :
Exemples de problèmes résultant d’un pH trop acide :Ce ne sont que des exemples, et le premier lien venu. Je n’ose même pas regarder d’autres pages, de peur que la liste s’allonge.
ulcère de l’estomac, gastrite, sensations de brûlure pendant la digestion, mycoses digestives, inflammation des gencives, rhumatismes, goutte, acide urique, diabète, artériosclérose, migraines chroniques, coliques, langue blanche, troubles hépatique et vésiculaire chroniques, fermentations intestinales, troubles nerveux, cheveux gras, maladies de la peau, hémorroïdes, sinusite chronique, prurit anal, maladies du sang, obésité.
J’ai parlé de placebo pour les maux physiques, mais lorsqu’il est question de “troubles mentaux”, le pourcentage monte carrément dans le rouge.
Les docteurs Irving Kirsch et Guy Sapirstein, dans leur étude intitulée Entendre Prozac, mais comprendre Placebo : une meta-analyse de la médication des antidépresseurs, rédigèrent ce compte rendu :
Les quantités moyennes de symptômes liés aux changements dans la dépression furent calculées sur 2 318 patients auxquels on avait prescrit au hasard soit une médication d’antidépresseurs, soit un placebo, lors de 19 tests cliniques effectués en double-aveugle. Proportionnellement aux réactions au médicament, les réactions au placebo furent constantes sur différents types de médication (75 %), et le coefficient de corrélation entre l’effet placebo et l’effet dû à la drogue était de 0,90. Ces données indiquent que pratiquement toutes les variations d’intensité de l’effet des médicaments étaient dues aux aspects placebo des études menées. La quantité d’effet des médications actives qui ne sont pas considérées comme antidépresseurs était aussi importante que pour ceux classifiés comme antidépresseurs, et dans les deux cas, les placebos inactifs produisirent une amélioration qui représentait 75 % du médicament actif. Ces données semblent démontrer que l’effet apparent du médicament (25 % des réactions) pourrait être en fait un effet placebo actif. L’examen de l’intensité des effets antérieurs/postérieurs parmi les individus déprimés auxquels on n’avait prescrit aucun traitement ou les groupes témoins sur liste d’attente suggère qu’approximativement un quart des réactions est dû à l’administration d’une médication active, la moitié est due à un effet de placebo, et le quart restant est dû à des facteurs indéterminés.75 % !
Le 13 mai 2013, le journal Le Monde publia un article qui jetait un sérieux discrédit sur la validité du DSM, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, bible des psychiatres, sorte d’encyclopédie des maladies et troubles mentaux :
Pétitions, appels au boycott, déclarations et livres-chocs de spécialistes dénonçant un ouvrage “dangereux” qui fabrique des maladies mentales sans fondement scientifique et pousse le monde entier à la consommation de psychotropes... Aux États-Unis et dans de nombreux autres pays dont la France, la tension monte dans les milieux psy, à quelques jours de la présentation officielle de la nouvelle édition du DSM* (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), prévue au congrès annuel de l’Association de psychiatrie américaine (APA) qui se tient du 18 au 22 mai à San Francisco.Que voilà des propos pharmaceutiquement incorrects !
Depuis longtemps, des médecins, psychologues et psychiatres remettent en question la notion de “maladie mentale”, parce qu’il est impossible de déceler un dysfonctionnement d’organe pour les troubles de l’esprit.
Voir, à l'occasion, cette série de 12 vidéos :
Qu’est-ce que la vision critique ?
Regard critique sur la coercition psychiatrique
Remettre en question la notion de “maladie mentale”
Et les 9 autres que vous trouverez facilement sur le Web.
Qu’il s’agisse de guérison mentale ou physique, supposons que dans cet univers quantique, la réalité soit réellement le fruit des pensées, individuelles et/ou collectives, selon des équations complexes qui restent à découvrir. Alors, le principe placebo/nocebo ne serait plus l’apanage des charlatans, marchands d’amulettes, bidulopathes des salons Zen ou Nature & Bien-Être, ni même des pharmaciens et autres vendeurs d’huile de serpent, mais simplement l’application d’une loi naturelle, encore informulée, non codifiée par la science actuelle.
Dans ce cas, pourquoi ne pas mettre à profit ce principe pour intensifier les vertus des remèdes ?
À titre expérimental, et dans le but de faire avancer la recherche médicale, je vous propose ce PLACEBOOSTER :
1. Allez chez un médecin renommé, conseillé par des personnes en qui vous avez confiance, ayant du prestige à vos yeux, un thérapeute qui a des références. “C’est un excellent docteur, car mon oncle, qui a fait Polytechnique, me l’a chaudement recommandé.”
2. Choisissez un médecin qui vous est sympathique. Inversement, n’allez pas chez celui dont la personnalité vous déplaît, vous risqueriez des effets secondaires négatifs de type nocebo.
3. Préférez le praticien qui possède un cabinet luxueux, avec une salle d’attente bien remplie, où vous patienterez longtemps. Période de réflexion que vous mettrez à profit en vous répétant qu’un thérapeute qui possède un cabinet aussi coûteux doit bien gagner sa vie, preuve de son succès et de sa compétence. Moralité, plus le patient patiente, mieux il guérit.
4. Demandez à votre médecin ou pharmacien le médicament le plus cher, il est forcément plus efficace. Son prix est probablement le fruit d’une étude plus poussée, effectuée durant plus d’années en laboratoire par davantage de chercheurs mieux payés, donc ayant un meilleur CV, plus de diplômes.
5. Prenez un médicament avec un emballage bien voyant, qui impressionne les sens. Il va persuader votre corps qu’il prend un remède sérieux, efficace.
6. Faites-vous en prescrire un maximum de boîtes que vous entasserez dans l’armoire de la salle de bains. Vous les aurez sous les yeux quand vous attraperez votre brosse à dents ou votre pince à épiler. À chaque fois, l’idée “mon médicament pour guérir mon/ma xxxx” s'imprimera dans votre esprit qui relayera le message à vos cellules.
7. Les patients qui ont la nostalgie des remèdes de grand-mère devraient privilégier les flacons de sirop nauséabond, les cataplasmes à la moutarde qui brûlent comme l’enfer, les grosses ventouses en verre où l’on fait flamber des cotons imbibés d’alcool.
8. Inversement, ceux qui ne jurent que par le modernisme devraient se tourner vers ces petites gélules bicolores, dans un flacon plastique aussi sérieux que discret, où la marque d’un laboratoire renommé est écrite en grosses lettres, avec une longue liste d’effets secondaires nocifs, lesquels prouvent d’une part l’honnêteté du fabricant, et d’autre part que cette substance fait vraiment de l’effet.
9. Les lois de l’univers étant ce qu’elles sont, préférez les médicaments plébiscités par vos amis ou les personnes que vous respectez ou en qui vous avez confiance. Vous ajouterez leurs effets placebo au vôtre, en vertu de l’intrication quantique [entremêlement ou “résonance” des particules, objets et organismes sur la même “longueur d’onde”], ce qui intensifiera l’efficacité du produit. Au besoin, faites une recherche Internet et privilégiez les produits dont d’autres internautes font l’éloge. Dès que vous êtes en possession de suffisamment d’informations positives sur ce produit, arrêtez votre recherche et allez aussitôt l’acheter ou vous le faire prescrire. Ne continuez pas au-delà de ce point, le mieux étant l’ennemi du bien, vous risqueriez de tomber sur des commentaires négatifs de consommateurs à qui ce produit n’a pas réussi, auquel cas votre “foi” dans ce médicament serait torpillée et son effet réduit ou annulé, sans parler d’effets secondaires indésirables de type nocebo. Dans ce cas, recommencez votre recherche avec un nouveau produit, jusqu’à être persuadé que c’est un médicament TRÈS efficace.
10. Gardez à l’esprit que le placebo (“je plairai”) des uns peut être le nocebo (“je nuirai”) des autres. Donc plus un produit vous inspirera “confiance”, plus vous aurez “foi” en lui, et plus vous aurez de chances qu’il vous guérisse. Sachez qu’un malade, du fait de la douleur, est dans un état de semi-conscience, proche de la transe hypnotique. Il est donc plus suggestible. Aussi, ce qui inspire confiance à l’un peut rebuter l’autre, selon son tempérament, sa culture, son attachement à des valeurs traditionnelles ou modernistes, son conformisme ou son anticonformisme, ses liens affectifs avec les personnes concernées par sa maladie, le traitement ou l’environnement thérapeutique. Tous ces facteurs inclus dans une formule trop complexe pour en contrôler aisément les variables.
Conclusion : gardez foi en votre traitement, et si vous perdez cette confiance, arrangez-vous pour la retrouver.
Enfin, un dernier conseil : tant qu’à prendre du placebo, évitez le toxique.
À moins, bien sûr, que vous n’êtes de ceux qui considèrent que plus le traitement a mauvais goût, est pénible, dur à supporter, invasif, plus il est efficace. Il y a bien des gens qui ont besoin de se prendre des décharges électriques dans le cerveau ou de s’en faire enlever des morceaux, pour arriver à croire que ça va guérir leurs difficultés émotionnelles. D’autres, hélas ! se rerouvent estropiés à vie, avec ce nocebo à la brutalité trop convaincante.
Peut-être qu’un jour, une équipe de chercheurs malins mettra au point une thérapie utilisant une batte de base-ball.
“Prêt pour la première dose ?
— Euh ! Je crois, oui…
— Bien, nous allons commencer par un strike [coup frappé] léger sur l’arrière de la tête. Vous me direz si ça fait mal. Auquel cas, on fera une petite anesthésie locale.”
Vous ai-je déjà dit que le rire possédait des vertus thérapeutiques; ?
dur dur ce texte!!
RépondreSupprimerOui, car dur est le sujet, mais de l'espoir aussi, car vu sous cet angle, la maladie n'est plus une fatalité ni une injuste loterie.
SupprimerLe sage disait :
RépondreSupprimer« comment veux-tu guérir si tu doutes de ton médecin ?! »