mardi 14 février 2017

Placebo, nocebo : quand la pensée soigne ou fait bobo


Un placebo, nous dit le dictionnaire, est une substance neutre dépourvue d’activité pharmacologique, utilisée dans un contexte thérapeutique. Du verbe latin placere, plaire, conjugué à la 1e personne du temps futur, mode indicatif : placebo, “je plairai”.

Un placebo, c’est un “je plairai”.

Traduction : “du vent, de la poudre de perlimpinpin, un attrape-gogos pseudomédical qui fait du bien parce qu’on croit en son pouvoir de guérison.”

Nocebo, c’est l’effet inverse. Le patient est persuadé (autosuggestion ou suggestions extérieures) que ce “médicament” ne va pas lui convenir. Si bien que son corps va somatiser des effets secondaires indésirables : nausée, migraines, fatigues, douleurs, allergies, etc. Si l’on applique la même logique grammaticale que précédemment, un nocebo est un “je nuirai”.

Cependant, placebo, nocebo ou médicament “actif”, les réactions varient d’un sujet à l’autre. J’ai mis “actif” entre guillemets puisque même les placebos et les nocebos ont une action. Et le nocebo n’est qu’un placebo sur le mode inversé.

“Docteur ! Je ne supporte pas ce médicament, il me donne des brûlures d’estomac. Des fois j’ai la nausée… et quand ça s’arrête, j’ai des maux de tête.

— Bon ! bon ! bon ! Je vais vous prescrire une autre marque. En plus, vous avez de la chance, comme c’est un générique, il coûte moins cher.

— Mais docteur, pourquoi vous m’avez pas donné le générique dès le début ?

— Parce qu’il est moins efficace… du moins sur certains patients. Mais peut-être que sur vous, ça sera différent. Je vais vous en prescrire seulement deux boîtes, à titre d’essai, et vous me direz ce que vous en pensez.

— Ce que j’en pense ?!”