mercredi 7 mars 2018

Le monde a changé


Dans ce blog, je parle de mémoire, d'esprit, avec l'idée sous-jacente que la vie est conscience et qu'elle imprègne tout être, animal, végétal ou minéral.

Comme expliqué dans Je suis nous et je le vis très bien, ce savoir intuitif, non pas une conception intellectuelle ni une croyance, plutôt une perception de l'environnement, se retrouve chez les peuples dits "primitifs".

Le déclin de cette faculté à percevoir la vie semble indiquer que tout en évoluant sur le plan matériel, l'homme moderne s'est dégradé d'un point de vue spirituel.
"Et certaines choses qui n'auraient pas dû être oubliées furent perdues. L'histoire devint légende. La légende devint mythe."
Cette citation, en apparence romanesque, de J. R. R. Tolkien décrit bien ce phénomène que l'écriture n'empêche même pas : à mesure que le temps passe, l'humanité perd la mémoire.

On nous enseigne que nos ancêtres étaient des créatures primaires, stupides. Le cinéma et littérature les représentent souvent ainsi. Cette vision réductrice est celle de la science officielle : l'homme descend du singe.

Il y a 35 000 ans, en Europe, des chasseurs-cueilleurs peignaient des fresques fascinantes, peuplées d'animaux, de scènes de chasse. 18 000 ans plus tard, au cœur du Périgord, ils réalisèrent leurs plus fabuleux chefs-d'œuvre, à Lascaux. Diverses théories ont été avancées : magie de la chasse, totémisme, chamanisme... Aucune n'a révélé le sens des œuvres laissées par nos ancêtres.

Les chasseurs d'aujourd'hui ne font pas preuve d'une telle sensibilité artistique ni d'une telle empathie vis-à-vis de leur gibier.

De la préhistoire aux pyramides égyptiennes, l'archéologie et l'anthropologie ont fait des progrès considérables, grâce à l'intégration de techniques comme l'ingénierie et l'informatique.

En 2012, L'anthropologue Peter McAllister a écrit un ouvrage étonnant qui reflète cette tendance : Manthropology (littéralement : hommethropologie), sous-titré de façon provocante : La Science du Mâle Moderne Inadapté.

McAllister démarre en flèche avec la phrase d’introduction de son prologue.
"Si vous lisez ceci, alors vous – ou le mâle que vous croyez être – est le pire homme de l’histoire. Pas de "si" ni de "mais"… le pire homme, un point c’est tout. En tant qu'espèce, nous sommes finalement la cohorte d’homo sapiens la plus pitoyable qui ait jamais foulé le sol de cette planète."
S’appuyant sur un grand nombre de sources, McAllister a trouvé des preuves qui montrent que l’homme moderne est inférieur à ses ancêtres, notamment dans les disciplines olympiques classiques comme la course et le saut.

Ses conclusions, concernant la vitesse des aborigènes d’Australie d’il y a 20 000 ans, sont basées sur des traces de pas préservées dans l’argile fossilisée du fond d’un lac, celles de six hommes chassant une proie. Une analyse des empreintes de l’un des hommes, baptisé T8, montre que sur la rive boueuse, molle, d’un lac, il atteignait des vitesses de 37 km/h.

Au jeux olympiques de Pékin, Usain Bolt a atteint la vitesse maximale de 42 km/h lors de son record mondial du 100 mètres, avec 9 secondes et 69 dixièmes.

Dans un interview à l’Université de Cambridge, McAllister expliquait qu'avec l’entraînement moderne, les chaussures à crampons et sur piste caoutchoutée, les chasseurs aborigènes auraient atteint des vitesses de 45 km/h.
"Nous pouvons assumer qu'ils sont proches de leur vitesse maximale s’ils chassent un animal", a-t-il dit. "Mais s’ils peuvent atteindre cette vitesse de 37 km/h sur un sol très mou, il y a de fortes chances qu'ils auraient battu Usain Bolt s’ils avaient eu tous les avantages dont il a bénéficié. On peut voir que T8 accélère vers la fin de ses empreintes."
McAllister dit qu'il est probable que bon nombre des contemporains de T8 aient pu courir aussi vite.
"Il ne faut pas oublier non plus combien ces fossilisations sont rares", a-t-il ajouté. "Quelles sont les chances de pouvoir observer les traces préservées du coureur le plus rapide d’Australie, à ce moment particulier, à cet endroit particulier ?"
Un sceptique pourrait objecter : "C'était il y a longtemps. Qu'est-ce qu'on en sait ?"

Certains Tutsis, au Rwanda, ont battu le record actuel de saut en hauteur de 2,45 mètres, au cours de cérémonies d'initiation durant lesquelles ils doivent sauter au moins leur propre hauteur avant d'être admis en tant qu'hommes adultes.

Dans son exemple, McAllister ne parle que des capacités physiques des hommes de la préhistoire. Mais que savons-nous de leurs aptitudes mentales ou psychiques ?

Récemment, un ami m'a envoyé le lien d'une vidéo qui traitait d'un sujet que je croyais connaître : la communication avec les êtres vivants. Après avoir visionné ce documentaire d'une demi-heure, ma compréhension a volé en éclats.

Quand j'avais vu le film de Robert Redford, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, je ne savais pas que ces "interprètes" du langage animal existaient vraiment.

Elle s'appelle Anna Breytenbach. On la dit Animal Communicator, mais elle parle plutôt de "communication inter-espèces".

Voici l'histoire qu'elle raconte dans sa vidéo Anna Breytenbach 2013.
"… Il s'agit du cas d'un léopard noir, en Afrique du Sud.

Ce léopard noir est né dans un zoo belge, et là-bas, il n'était jamais sorti de son abri nocturne. Donc, les gens du zoo étaient plutôt fâchés, parce qu'il ne constituait pas un bon spectacle. Il ne sortait pas de son abri nocturne qui, vous savez, est un petit espace minuscule, donc ils l'ont vendu.

Ils l'ont vendu à une ferme d'élevage en Afrique du Sud, mais alors, il n'a engendré aucun petit. Du coup, eux aussi furent fâchés parce qu'il ne faisait pas ce qu'ils voulaient. Donc, à nouveau, ils le vendirent à un parc de félins où je suis venu le voir.

À ce moment-là, il avait sept ans. Et quand il est arrivé au parc de félins, durant les six premiers mois, jusqu'au jour où je l'ai rencontré, là non plus, il n'était jamais sorti de son abri nocturne, lequel est une petite pièce en béton de la taille d'un lit deux places, à peu près. Mais à ce moment, il en avait vraiment marre des humains. Il était très en colère après les gens.

Personne n'avait jamais eu l'intention d'essayer de s'en occuper ou de le toucher directement, il était bien trop sauvage et trop dangereux, mais quand le gardien du parc a simplement essayé d'introduire de la viande à travers la grille de son abri nocturne, pour sympathiser avec lui, ce léopard noir nommé Diabolo a chargé directement à travers deux clôtures électriques sous tension, passé les clôtures, puis renversé l'homme de deux mètres dix à terre, avant de mordre son bras si grièvement qu'il l'a envoyé à l'hôpital pour une semaine. Puis, il a repassé l'ensemble des clôtures et s'en est retourné dans son abri nocturne.

Donc, c'est à ce moment que l'histoire commence. Ils étaient juste désespérés de ne pas trouver ce qui se passait avec cet animal et pourquoi il était si malheureux.

Alors, c'est ce que nous allons regarder…"




Dans Pleurer de joie… l'alarme à l'œil, j'évoquais les phénomènes de chagrin déclenchés par une expérience positive.
"… des informations/actions positives font regagner à une personne ce qu'elle a perdu dans le passé, ce qui provoque une décharge émotionnelle du chagrin contenu dans ces bouleversements antérieurs. Ces moments de perte peuvent concerner un être aimé qui nous revient, mais souvent, il s'agit de la perte de quelque chose de plus profond : confiance en soi, fierté personnelle, sentiment de sa propre valeur, etc."
Qu'avait donc perdu cet homme qui lui a procuré une telle émotion ?

S'agissait-il seulement de la perte d'un animal, devenu ingérable pour le parc ?

Était-ce la perte de sa confiance en lui, d'un point de vue professionnel ?

Peut-être avait-il longuement cherché pourquoi il n'arrivait pas à s'occuper de ce félin, et abouti à des conclusions fausses qui dévalorisaient ses compétences ? Les fameuses Questions qui tuent et leurs mauvaises réponses.

En voyant ce profond bouleversement, une autre idée m'est venue à l'esprit. Une sorte d'intuition de ce que cet homme a regagné qu'il avait perdu, peut-être depuis très longtemps.

Qu'a-t-il retrouvé à la fin de cette expérience ?

Vous ne voyez pas ?

Relisez le début de cet article.

1 commentaire:

  1. Très belle vidéo : très émouvante et tellement vrai ! Anna n'est pas la seule ... j'ai fait cette expérience avec des animaux à deux reprises dans ma vie ... Très beau site ... je reviendrai vous visiter ...

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