mercredi 21 février 2018

Esprit, es-tu là ? Si tu n'es pas là, reviens !


L'année dernière, au cours d'un stage de formation, une praticienne a posé cette question, ô combien dérangeante : "Et qu'est-ce qu'on fait si le client dit qu'il se souvient d'un évènement d'une vie antérieure ?"

Un ange passa, les bras chargés de suaires fraîchement repassés.

Je n'ai pas conservé en mémoire tous les mots exacts, mais je me rappelle que dans un premier temps, la personne à qui était posée la question répondit que ces pseudo-souvenirs étaient une perte de temps. Et puis, comme les cours théoriques nous avaient enseigné qu'il fallait "accepter ce que le client disait", elle a adouci son propos : "Laissez-le parler, si ça lui fait plaisir, mais n'en tenez pas compte." Le tout ponctué d'une moue amusée et d'un haussement d'épaules.

Cela m'a rappelé une prof, il y a des années, qui m'avait dit, en parlant des gens que j'étais censé écouter et aider : "Mais Alain, ne vois-tu pas que c'est des conneries, ce que les coachés racontent ?"

Je la revois, avec son air hilare comme si elle m'en apprenait une bien bonne, à moi, l'élève naïf. J'entends encore son anglais, teinté d'accent suisse allemand : "It's just bullshit, what they say, it's just crap !" (C'est juste des foutaises, ce qu'ils racontent, c'est juste des conneries !)

Et pourtant, ce professeur était une personne généreuse, intelligente.

Je me souviens aussi d'un évènement qu'une amie avait vécu en psychanalyse. Elle est là, allongée sur le divan, à parler de ce qui lui tient à cœur, les paupières  closes, et elle entend un froissement suspect, alors elle ouvre les yeux… et voit son psychanalyste en train de feuilleter un magazine.

"Mais vous lisez !" s'indigne-t-elle.

"Euh, non, je vous écoute, poursuivez", fait l'autre en reposant sa lecture d'un air gêné.

dimanche 18 février 2018

Sauver l'amour


Mercredi dernier, c'était la Saint-Valentin.

En célébration de cette fête et puisque, par une coïncidence étrange, la statistique de l'article Entendons-nous bien a affiché au même moment un pic de circonstance, j'ai pensé qu'un chapitre supplémentaire sur l'art délicat de la communication pourrait s'avérer utile.

Petite mise au point. Si quelqu'un pense qu'on ne doit pas plaisanter avec l'amour, et qu'une attitude irrévérencieuse envers ce sujet aussi exaltant que douloureux est indigne d'un coach professionnel, qu'il lise d'abord La magie du rire.

Ceci est mon cadeau de Saint-Valentin (en retard), à vous, les couples amoureux, d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

J'ai dit "couples". Donc, d’ores et déjà, oubliez les conseils kamikazes comme : "Pour sauver ou dynamiser votre relation, allez donc voir ailleurs si vous y êtes."

D'abord parce que je vois mal comment sauver un couple en le transformant en trio. Les fusions et les acquisitions n'ont jamais été bonnes pour les petites entreprises. Ça se termine toujours par des licenciements, à commencer par ceux qui ont de l'ancienneté.

J'ai l'air de faire de l'humour noir, mais ce type de conseils destructeur est courant, donné par des "ami(e)s" ou des praticiens. Ou alors, quelqu'un a lu un article de psychologie intitulé "Comment dynamiser votre couple", alors qu'il fallait lire : "Comment dynamiter votre couple".

De plus, une fois cette fonction mathématique appliquée au premier ensemble (a + b), pour former cette nouvelle équation relationnelle (a + b) + x, si jamais le trio part en live plutôt qu'en love, pourquoi ne pas continuer le même remède (a + b + x) + y ?

Enfin, on peut tenter de sauver ou dynamiser le quatuor avec une extension de la même fonction : (a + b + x + y) + z, ce qui nous donnerait un quintette.

"Orgies ! Orgies ! Nous voulons des orgies !" Bienvenue dans l'Empire romain occidental décadent.

Ils étaient fous ces Romains, ne les prenez pas pour modèles de savoir-vivre.

De plus, la Saint-Valentin s'adresse aux romantiques, aux amoureux, les vrais.