dimanche 20 septembre 2015

À l'écoute des fantômes du passé

Jeune fille mélancolique hantée par des spectres

La croyance populaire raconte que les fantômes sont des êtres ayant trépassé sans avoir pu dire ce qui pesait sur leur cœur quand il battait encore… un secret, une souffrance ou une parole d'amour.

Se pourrait-il que ces chaînes et ces boulets, qui font de certains d'entre nous des âmes en peine, ne soient que cela ? Des paroles qui, même quand elles ont franchi nos lèvres, nous sont restées coincées en travers de la gorge.

Ne dit-on pas "être hanté par une idée, un souvenir" ?

Le premier réflexe, en cas de conflit ou de bouleversement, c'est de se confier à une tierce personne : proche, ami, thérapeute, prêtre, confident, coach. Parfois le premier qui se présente, tant le besoin de "décharger" peut être pressant.

Malheureusement, les interlocuteurs capables d'écouter patiemment, sans se lasser ni intervenir de façon maladroite, sont rares. La plupart, même les professionnels, ne peuvent s'empêcher de couper la parole pour donner un avis qui, lorsqu'il n'est pas inutile, fait plus de mal que de bien. Ou alors, ils montrent des signes de désintérêt. Certains se mettent à parler d'eux : "Ah ! Tu sais, c'est comme moi, lorsqu'il m'a quittée, j'ai cru que je ne m'en remettrais jamais."

Les règles d'écoute dont j'ai parlé dans l'article Entendons-nous bien s'appliquent d'autant plus avec une personne qui souffre.

Dans l'idéal, celui ou celle qui tient le rôle de confident devrait les appliquer avec la discipline d'un maître en arts martiaux : concentration sans faille, intérêt profond et sincère, attitude bienveillante et silencieuse, seulement ponctuée par un acquiescement occasionnel qui montre qu'on a entendu et compris ce qui a été dit.

Quant aux séances professionnelles terminées à heures fixes quel que soit l'état émotionnel du patient ou coaché, elles constituent une erreur technique. Les contingences horaires ou pécuniaires ne devraient pas empiéter sur les résultats. Courte ou longue, une entrevue devrait toujours s'arrêter sur un point d'apaisement et un mieux-être. Au praticien ou coach de planifier ses rendez-vous en conséquence.

Dans tous les cas, le même principe s'applique : le flot de communication par lequel s'évacue une surcharge ne doit jamais être interrompu.

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